Essai CFMoto CForce 1000 EPS
Après un premier bicylindre de 800 cm3 en 2012, le constructeur CFMoto passe la surmultipliée avec ce CForce 1000 EPS. Un gros randonneur 4×4 prometteur.
Depuis la présentation du Terralander 800 au premier semestre 2012, la marque chinoise a persévéré dans son expansion. Le CForce 1000, fer de lance de CFMoto, est logiquement la machine la plus évoluée de la gamme. Logique puisqu’elle est la dernière sortie des bureaux Recherche et Développement de Hangzhou (300 km au sud de Shanghai).
Déjà très réussi sur le 800 pour l’époque, le design est encore plus affirmé sur ce vaisseau-amiral de la firme CFMoto. Les lignes sont plus tendues, moins arrondies. L’agressivité est de mise, collant parfaitement à l’esprit du plus puissant bicylindre produit par ce fabricant de moteurs mondialement reconnu. Sur ces lignes taillées à la serpe, on retrouve le coloris Orange métallisé très classe. Une version grise est également disponible. Ajoutons également une riche dotation de série. On va d’ailleurs faire le tour du propriétaire.
CFMoto a fêté ses 30 ans d’activité en 2019 !
Si le design n’appelle aucune critique, il n’est pas raffiné uniquement pour embellir la mariée ! CFMoto ne la joue pas “petits bras“ et livre ici un quad digne de son rang avec une flopée d’équipements montés d’origine. Sur l’extérieur de la carrosserie, on apprécie les extensions d’ailes qui épargnent des projections de terre et à plus forte raison de boue. Les larges protège-mains évitent les griffures d’une végétation abondante l’été. Ils coupent aussi du froid l’hiver. Deux larges porte-bagages – dont l’arrière peut accueillir un vaste coffre optionnel – sont présents, ainsi qu’un espace de rangement entre les feux arrière à LED.
D’autres aspects pratiques sont à noter, comme la double prise USB correspondant plus au standard actuel de recharge des appareils électroniques que la classique prise 12V type allume-cigare, toutefois présente à ses côtés. Les professionnels apprécieront le treuil pour le relevage d’une lame ainsi qu’un attelage complet avec son faisceau ; parfois optionnel chez les concurrents.
Le CForce 1000 se rapproche des marques Premium
Concernant le châssis, le constructeur opte pour quatre amortisseurs à gaz plus évolués que ceux des versions antérieures. Avec de multiples réglages de précharge de ressort, mais aussi de compression et de détente, les suspensions offrent un meilleur confort ; sans toutefois exceller comme des éléments Fox par exemple. Certes, les quads équipés de ces amortisseurs haut de gamme sont vendus 5 à 6000 euros plus cher à cylindrée égale…
Très valorisantes à la rétine, les grosses jantes de 14 pouces en aluminium sont chaussées de pneus tout aussi imposants de … 27 pouces ! OK, ça en jette, mais de nombreux constructeurs ont fait marche arrière en revenant à de raisonnables roues de 12 pouces. Idem pour les pneus limités à 25 ou 26″ maxi. L’extrême inertie entraînée par ces lourds éléments en mouvement finissant par nuire à l’agrément de conduite. Heureusement, dans le cas du CForce 1000, une direction assistée efficace compense cette masse élevée.
Ne pas toujours céder à la mode…
L’autre désavantage des grandes roues est une élévation du centre de gravité. Certes la garde au sol est plus importante en tout-terrain. Mais la manque de stabilité en courbe est bien plus désagréable. Avec le CForce 1000, grâce aux bonnes suspensions, ce désagrément est limité en virage serré. Néanmoins, ce quad aurait gagné en agilité avec de plus petites roues. Esthétiquement aussi, les pneus donnant l’impression de frotter à l’intérieur des ailes ; ce qui n’est heureusement pas le cas.
Dès la mise en route, le moteur de 962,6 cm3 ronronne discrètement. Le V-twin se révèle moins démonstratif mais pas moins efficace à l’accélération qu’un TGB Blade 1000, son concurrent direct, dont les roues arrière patiner allègrement tant la cavalerie pousse au train ! Le CForce 1000 est plus progressif mais son allonge reste interminable.
Un petit mot sur le freinage centralisé, avec un levier étonnamment placé à main droite. Ce choix est un peu déroutant de prime abord. De plus, ce levier oblige à allonger la main pour aller l’attraper. En réalité, cela impose certes de lâcher la gâchette – c’est préférable ! – et donc d’abandonner le guidon durant ce court instant. Il suffira quand même à arrêter les 447 kilos du gros baroudeur biplace.
Une bonne maîtrise de la motorisation
Ce poids élevé n’empêche le CForce 1000 d’être relativement maniable à basse vitesse. Notamment grâce au différentiel arrière et bien sûr à la direction assistée. Dans sa catégorie “gros baroudeur 4×4 biplace“, ce quad offre un bel espace de vie pour les deux occupants. Le passager est convenablement calé contre le dosseret.
Le variateur canadien CVTech délivre là encore la puissance avec progressivité. Il ne malmène donc pas celui ou celle qui aura pris place à l’arrière. En revanche, le variateur décroche trop facilement en descente et prive le CForce 1000 d’un frein moteur efficace ; même en gamme courte et 4 roues motrices activées. Conserver un filet de gaz dans la pente n’est pas évident sur une machine de 447 kilos… Un petit point faible qu’il conviendra de retenir en descente, mais sa stabilité – y compris en dévers – n’appelle aucune critique.
Disponible immédiatement dans le réseau CFMoto, le CForce 1000 s’affiche à 11 690 euros. Un baroudeur qu’il est possible de prendre en main dans l’un des centres d’essais de la marque.
CFMOTO CForce 1000 EPS
Homologation : T3b ; 2 places
Tarif : 11 990 €
Garantie : 2 ans pièces, 1 an main d’œuvre
Retrouvez les caractéristiques complètes sur le site de CFMoto France
© Photos David Thomas / ALL TRACKS MEDIA
On aime !
- Design et finition
- Equipements
- Motorisation performante
On aime moins…
- Poids de l’ensemble
- Centre de gravité trop élevé
- Diamètre des pneus trop grand
CONCLUSION
Le CForce 1000 EPS s’inscrit dans la continuité des très bons véhicules produits par la firme chinoise CFMoto. On ne peut que saluer sa progression au fil des ans. Toutefois, à force de trop en faire, le constructeur commet de petites erreurs. Comme ce choix de grandes roues qui apportent plus de désagréments que d’intérêt. Un intérêt uniquement visuel, disons-le clairement ! Même TGB, son concurrent direct, est revenu à un diamètre raisonnable de 12 pouces sur les Blade 1000. Leurs quads ont gagné en comportement dynamique sans perdre de leur superbe. C’est dommage, car le CForce 1000 EPS a de nombreux atouts à faire valoir.